Comment se traite aujourd'hui la fibromyalgie ?
Fibromyalgie
Le traitement de la fibromyalgie comprend des médicaments, des techniques non médicamenteuses et une prise en charge spécifique de la douleur.
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Quels sont les traitements de la fibromyalgie ?
Plusieurs familles de médicaments sont utilisées dans la fibromyalgie. Il s’agit des médicaments de la douleur, antalgiques , des médicaments anti-convulsivants et des antidépresseurs. Par contre, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les dérivés de la cortisone (corticoïdes ) sont à éviter en raison de leur très faible efficacité et de leurs effets secondaires potentiels.
Le traitement médicamenteux n’est qu’un adjuvant comme en témoigne l’absence de toute autorisation de mise sur le marché pour l’indication fibromyalgie.
L’hypersensibilité aux stress, notée au cours de la fibromyalgie, explique la fréquence des effets secondaires à la prise de médicaments.
Le traitement médicamenteux de la fibromyalgie
Le traitement médical de la fibromyalgie comprend le traitement de la douleur et des médicaments psychotropes qui agissent sur les conséquences de la douleur au niveau du cerveau.
Les médicaments de la douleur ou traitements de la douleur sont classés en trois paliers selon leur potentiel :
- palier 1 (paracétamol),
- palier 2 (paracétamol combiné à la codéine, chlorhydrate de tramadol),
- palier 3 (les morphiniques)Dans la fibromyalgie ne sont utilisés que les paliers 1 et 2. Leur efficacité est modérée.
Les psychotropes utilisés comprennent des anti-convulsivants et des anti-dépresseurs.
Les anti-convulsivants
Ces médicaments agissent sur les conséquences de la douleur au niveau du cerveau : ils diminuent la sensation de douleur. Il s’agit de la gabapentine, pregabaline, topiramate. Ces traitements ont une bonne efficacité sur les douleurs chroniques. Par contre, ils sont sans action sur les douleurs aiguës et leurs effets secondaires limitent leur utilisation (somnolence, vertiges, troubles de l’équilibre et pour certains, comme la prégabaline, la prise de poids).
Les antidépresseurs
Ils sont utiles, même en l’absence de dépression avérée, par leur action sur les neuromédiateurs (sérotonine, adrénaline). Leur efficacité est modérée, mais certaine. Leur utilisation est limitée par leurs effets secondaires. Tous les antidépresseurs ne sont pas efficaces sur la douleur. Actuellement, on utilise souvent la duloxetine, le milnacipran, la venlaxafine, mais il y a peu d’études comparant l’efficacité respective de ces médicaments.
L’ordonnance type actuelle pour la fibromyalgie comporte ces trois classes :
- antalgiques,
- anti-convulsivants,
- antidépresseurs.
Les traitements non médicamenteux de la fibromyalgie
Ces traitements non médicamenteux sont essentiels pour lutter contre la douleur et améliorer la qualité de vie.
Plusieurs éléments sont importants :
- l'activité physique pour lutter contre le déconditionnement cardiovasculaire,
- les techniques de relaxation pour lutter contre l'hypersensibilité aux stress,
- les techniques cognitivo-comportementales.
La kinésithérapie
Une kinésithérapie régulière est également conseillée.
L'activité physique
L'activité physique est essentielle, bien que rendue difficile compte tenu de la fatigue. L’activité physique doit être dosée, adaptée et progressive. La kinésithérapie peut être un bon moyen de reprendre une activité. Compte tenu de la contracture musculaire, les étirements, le stretching sont intéressants. L'hydrothérapie en eau chaude permet souvent d'améliorer la tolérance des exercices et son efficacité a été démontrée. Le thermalisme dans des stations spécialisées (par exemple, Dax ou Aix-les-Bains…), en y associant la crénothérapie, la reprise d'une activité physique et des actions d'éducation, peut permettre une amélioration significative de quelques mois. Toutes les activités physiques peuvent être conseillées, si celles-ci répondent aux critères de dosage et de progressivité.
Les techniques de relaxation
La diminution de l'hypersensibilité au stress passe par les techniques de relaxation qui sont nombreuses : sophrologie, training autogène, arts martiaux (tai-chi), etc. Le choix est souvent lié à la possibilité de trouver un bon thérapeute à proximité de son domicile.
Les techniques cognitivo-comportementales
Les techniques cognitivo-comportementales ne sont pas spécifiques de la fibromyalgie. Elles cherchent à améliorer, voire à transformer le vécu de la pathologie (coping).
La prise en charge globale de la maladie
Le premier impératif est de s'informer sur sa maladie : « On ne lutte bien que contre ce que l'on connaît ».
Le deuxième élément important est la mise en œuvre d’une prise en charge non médicamenteuse aidée par les traitements médicamenteux, en particulier la reprise d'activités physiques et la relaxation.
Le meilleur moyen de lutter contre le catastrophisme et la sensation d'être seule et sans secours est de bien connaître sa pathologie, le nombre de personnes affectées et son pronostic. L'abandon de la croyance, fréquente et délétère, du caractère inexorable du fauteuil roulant est essentiel.
Les progrès dans le traitement de la fibromyalgie
La stimulation antalgique transcrânienne est une voie intéressante largement utilisée dans d'autres pathologies. Elle est atraumatique et sans effets secondaires. Les premiers résultats paraissent encourageants.
Des progrès sont également à attendre de nouveaux médicaments : amélioration de l'efficacité et de la tolérance des antidépresseurs, nouvelles classes thérapeutiques avec notamment des anticorps contre certains neuromédiateurs de la douleur.
L’éducation thérapeutique dans la fibromyalgie
Comme dans toutes les pathologies, l'éducation thérapeutique est importante pour la gestion d'une maladie chronique comme la fibromyalgie. Elle doit également concerner la famille et en particulier, le conjoint. Le support social est essentiel tout en insistant sur la réalité du handicap même s'il n'est pas visible.