Comment se traite aujourd’hui le lupus ?
Lupus systémique
Le traitement a pour objectif d’améliorer les symptômes, de stopper l’évolution de la maladie, d’éviter les complications liées aux atteintes d’organes et de permettre la rémission. Le type de traitement dépend donc de la forme du lupus et de la sévérité des symptômes.
Dans le cadre du lupus spontané, le traitement associe toujours une prise en charge médicamenteuse dont les modalités dépendent des organes atteints et une prise en charge non médicamenteuse. La prise en charge est multidisciplinaire et coordonnée par le médecin traitant en lien avec les spécialistes du centre de référence et/ou de compétence et le patient.
Dans le cadre du lupus induit, le traitement consiste à arrêter le traitement suspecté et à surveiller le patient.
Il est très important d’avoir un suivi régulier qui doit être au minimum annuel.
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Le lupus érythémateux systémique dit "spontané"
Le lupus dit "spontané" nécessite la mise en place de traitement médicamenteux et non médicamenteux.
Les traitements médicamenteux
Les traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont mis en place rapidement. Les traitements médicamenteux comprennent le traitement des symptômes et le traitement de fond, qui va permettre de combattre le dysfonctionnement immunitaire.
Traitement symptomatique
- De la douleur et de l’inflammation. Les anti douleurs et AINS sont utilisés dans le cadre des douleurs articulaires. La cortisone est utile souvent à forte dose, lors des atteintes sévères des organes (neurologique, cardiaque, rénale…). Elle est aussi utilisée localement en pommade dans les atteintes cutanées ou en infiltrations en cas de gonflement articulaire.
- Des anticorps anti-phospholipides : en cas de risque important des traitements fluidifiants du sang sont prescrits pour diminuer le risque de thrombose.
- Du syndrome de Raynaud : selon la sévérité de l’atteinte pour éviter les complications des traitements symptomatiques peuvent être prescrits. La protection contre le froid des extrémités, tête et cou est indispensable.
- De l’hypertension artérielle
Traitement de fond
La stratégie thérapeutique varie en fonction du nombre et de la sévérité des atteintes :
- Dans les formes avec atteinte cutané et/ou articulaire, l’hydroxychloroquine (ou le methotrexate) sont les médicaments de référence.
- Dans les formes avec atteintes viscérales, en règle générale plus sévères (comme l’atteinte rénale ou neurologique par exemple…) ; des immunosuppresseurs plus puissants sont utilisés comme l’acide mycophénolique, l’azathioprine, le rituximab, le cyclophosphamide ou le belimumab.
De nombreux nouveaux traitements sont en cours d’étude.
Particularités de l’association lupus et hormones
Dans un lupus, les œstrogènes sont contre indiqués surtout si la maladie est active et sévère.
Les hormones sexuelles féminines (œstrogènes) sont impliquées dans le déclenchement de la maladie et des poussées ; ainsi les hormones sexuelles ont plutôt tendance à avoir un impact négatif sur cette maladie.
A ce titre :
- Concernant la contraception féminine : il faut être prudent en cas de contraception (pilules chez la femme qui comprennent des œstrogènes). Cette contraception doit être adaptée à l'activité de la maladie. La contraception doit être discutée avec un médecin qui connaît bien le lupus.
- Dans le cadre de la grossesse, on retrouve une augmentation de ces hormones œstrogènes qui augmentent le risque de poussée. Il n’y a pas de contre-indication à faire une grossesse lorsque l’on a un lupus, mais il faut mieux la programmer lorsque la maladie est en rémission. Elle nécessite un suivi par les spécialistes de façon rapprochée.
- Concernant la ménopause : généralement, le lupus a plutôt tendance à s'atténuer avec la ménopause. C'est pourquoi le traitement hormonal de la ménopause est possible mais en fonction du type de lupus avec l’avis d’un médecin expert de la maladie.
Les traitements non médicamenteux
- Eviter les éléments déclencheurs de poussées… Les règles d’hygiène de vie sont très importantes :
- Il faut impérativement arrêter de fumer car cela peut aggraver le lupus, le risque de maladie cardiaque (infarctus) et de difficulté respiratoire.
- Il faut être attentif aux facteurs de risques cardiovasculaires, en particulier l’hypertension artérielle, le diabète, le surpoids, sédentarité et les troubles lipidiques (cholestérol)
- Une activité sportive régulière permettrait de prévenir les poussées de symptômes
- Il faut bien se protéger du soleil même lorsqu’il ne semble pas très fort, comme les premiers soleils de printemps : vêtements qui couvrent la peau, chapeau, lunettes de soleil, écran solaire d’indice 50 en application sur les zones exposées toutes les 2 heures.
- Enfin, gérer le stress, la fatigue, qui peuvent aggraver les symptômes.
- Le traitement du syndrome de Raynaud et de ses complications passent par une protection efficace contre le froid (gants, chaussettes chaudes, bonnet, sous-vêtements) et une éviction de tout agent qui favoriserait la fermeture des artères (ex. tabac). Le traitement médicamenteux de première ligne repose sur les inhibiteurs calciques, médicaments qui vont « dilater les vaisseaux »… vasodilatateurs.
- Une réadaptation fonctionnelle personnalisée, un soutien psychologique, une aide sociale sont souvent nécessaires.
- L’éducation thérapeutique des patients (ETP). Le patient joue un rôle central dans cette pathologie chronique : le patient doit connaitre ses traitements, les signes évoquant une poussée, les éléments à risque de déclencher une poussée …
Les formes particulières de maladie lupique :
Le lupus dit "induit"
L’arrêt du médicament inducteur entraîne généralement une normalisation des signes cliniques en quelques semaines, mais les anomalies biologiques (autoanticorps) peuvent persister plusieurs mois, voire 1 ou 2 ans. En cas de signes cliniques persistants, il est parfois justifié de traiter (corticothérapie ou autre).
Le lupus néo-natal :
Le lupus néo-natal est d’évolution le plus souvent favorable même si une atteinte cardiaque doit être recherchée systématiquement chez le nourrisson. Le lupus néo-natal : les atteintes vont disparaître progressivement, mais parfois une atteinte cardiaque sévère peut être présente elle est (ou doit être) systématiquement recherchée chez les fœtus pendant la grossesse.