Comment traiter le syndrome de Gougerot-Sjögren ?
Syndrome de Sjögren
La prise en charge est multidisciplinaire et coordonnée par le médecin traitant en lien avec les spécialistes en fonction des organes atteints.
Le traitement associe toujours une prise en charge médicamenteuse dont les modalités dépendent des organes atteints et une prise en charge non médicamenteuse.
Le traitement du syndrome de Sjögren doit être adapté aux manifestations cliniques qui ont été observées :
- Le syndrome sec bénéficie de traitements locaux.
- Les douleurs rhumatologiques peuvent être prises en charge par des traitements symptomatiques ou des traitements de fonds, surtout s’il existe des arthrites.
- Les atteintes inflammatoires des organes nécessitent une prise en charge symptomatique de l’organe défaillant et un traitement immunodépresseur adapté à la gravite de l’inflammation.
- Les prises en charge non médicamenteuses sont utiles.
Il est très important d’avoir un suivi régulier
Plus d'informations
Le Sjögren nécessite la mise en place de traitements médicamenteux et non médicamenteux.
Traitements médicamenteux
Traitements symptomatiques
Les traitements symptomatiques sont très importants dans une maladie ou les plaintes sont le plus souvent le syndrome sec, les arthromyalgies et la fatigue.
Traitement de la sécheresse
- Il faut d’abord éviter les médicaments qui augmentent la sécheresse comme certains antidépresseurs, antalgiques (comme la morphine) et anxiolytiques.
- Il faut aussi arrêter de fumer.
- Un traitement par chlorhydrate de pilocarpine peut diminuer les signes de sécheresse chez environ 1 patient sur 2, quand il est bien supporté. Ceci nécessite de débuter ce traitement à des doses faibles (2 à 3 mg/jour au début) puis augmenter progressivement jusqu’à 10 à 20mg/jour.
- D’autres traitements « locaux » comme les larmes artificielles, certains gels et certains humidifiants peuvent être utiles.
Le traitement du syndrome sec devra se faire en collaboration avec les spécialistes des organes touchés, l’ophtalmologistes, l’ORL, le dermatologue, l’Urologue, le gynécologues…
Traitements des atteintes rhumatologiques
- Les arthrites ou les arthralgies peuvent bénéficier de traitements antalgiques, anti inflammatoires (AINS, s’ils sont tolérés sur le plan digestif), parfois de corticoïdes si les douleurs sont très inflammatoires.
- Les arthromyalgies et la fatigue, manifestations les plus fréquentes du syndrome de Sjögren, sont pris en charge comme les fibromyalgies (cf chapitre).
Traitements des atteintes viscérales
Dans les rares cas ou le syndrome de Sjögren s’accompagne d’une atteinte inflammatoire d’un organe (poumon, cerveau…), le traitement symptomatique de l’organe touché fait appel aux spécialistes concernés.
Traitement de fond
La mise en place et le choix du traitement de fond est variable en fonction de l’organe touché, de la sévérité des atteintes, et de l’évolution.
Les traitements de fond utiles :
- L’hydroxychloroquine (Plaquenil®) ou le Méthotrexate (Novatrex®, Metoject®) peuvent être utiles en cas de douleurs articulaires
- Certains traitements immunomudulateurs le cyclophosphamide (Endoxan®), l’azathioprine (Imurel®) ou le mycophénolate mofétil (Cellcept®) peuvent être proposés en cas de poussées sévères d'une atteinte viscérale
- Le Rituximab (Mabthera®) est prescrit, surtout en cas d’atteintes d’organes très inflammatoires ou dans les cas exceptionnels de lymphome, associé à une chimiothérapie.
- De nouveaux traitements sont en cours d’étude. La recherche est très active dans le domaine du syndrome de Sjögren et de nombreux patients participent aux essais cliniques, ce qui donne l’espoir de trouver des traitements plus adaptés à l’avenir
Les traitements non médicamenteux :
L’exercice physique, les techniques de relaxation et le recours parfois à une prise en charge psychologique peuvent être utiles. Enfin, il faut gérer le stress, la fatigue, qui peuvent aggraver les symptômes.
Il faut être attentif aux mesures associées :
- Arrêt du tabac
- Information du patient….
La surveillance est indispensable :
Elle permet d’adapter le traitement à l’évolution de la maladie. Elle repose essentiellement sur
- L’examen clinique et la surveillance biologique.
- La surveillance de l’atteinte des autres organes
- La surveillance et l’adaptation des traitements
Le suivi sera régulier et adapté à la forme avec ou sans complications.