Comment se traite une lombalgie ou une lomboradiculalgie commune ?
Mal de dos
A la phase aiguë et chronique, la prise en charge de la lombalgie ou de la lomboradiculalgie comporte 3 grandes phases simultanées :
- La réassurance,
- Le soulagement de la douleur avec des traitements médicamenteux et non médicamenteux,
- Le maintien des activités physiques, sociales et professionnelles, si possible.
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En cas de lumbago ou de lombalgie aiguë commune
La réassurance
En cas de lumbago ou de lombalgie aiguë commune, il faut rassurer sur plusieurs points : c’est très douloureux mais pas grave et ça guérit tout seul. Il n’y a pas de risque d’atteinte de la moelle épinière.
Le soulagement de la douleur
Les médicaments
Les antalgiques de pallier 1 doivent être prescrits en première intention. Les antalgiques de pallier deux sont un recours en cas d’insuffisance des premiers.
Les AINS sont à proposer au même titre que les antalgiques de pallier 2, en respectant les contre-indications classiques.
Les infiltrations peuvent être proposées dans certains cas particuliers : arthrose articulaire postérieure ou modic 2. Dans les autres cas de lombalgie sans douleur dans la jambe, les infiltrations ne donnent pas de résultats.
Des mesures non médicamenteuses
Le chaud, les étirements, les automassages vont décontracter les muscles. L’acupuncture, la stimulation électrique antalgique (TENS) peuvent être proposées. Les manipulations vertébrales peuvent être proposées chez les lombalgiques en phase aigüe qui n’ont pas pu reprendre leurs activités habituelles.
La ceinture lombaire ou lombostat, peut soulager dans certaines situations car elle tient chaud et empêche les mouvements brusques. Elle n’a pas d’intérêt en continue et peut augmenter les craintes du patient quand il faut la retirer.
La kinésithérapie n’a pas démontré son efficacité en phase aiguë.
La chirurgie de la colonne lombaire n’est pas efficace s’il n’y a pas de radiculalgie.
En cas de sciatique ou de cruralgie aigüe commune
Le traitement est identique à celui de la lombalgie aigüe.
Deux spécificités se dégagent :
- En cas d’insuffisance du traitement de la douleur, les infiltrations peuvent être un recours utile.
- La chirurgie de la hernie discale est indiquée lorsque plusieurs conditions sont réunies (en dehors de la rare sciatique paralysante ou associée à des troubles sphinctériens) : échec des traitements médicaux bien faits et bien contrôlés + présence d’une hernie discale dont la topographie et l’aspect en IRM sont concordants avec la clinique + accord du patient.
- La chirurgie de l’arthrose (arthrose postérieure, canal rétréci ou étroit) peut également se discuter :
- Si la douleur persiste,
- Si la douleur est invalidante,
- Si les examens « expliquent » la douleur,
- Si le traitement proposé est insuffisant.
La chirurgie consiste dans ce cas à faire plus de place aux nerfs.
Dans tous les cas il est souhaitable de rester le plus actif possible. Le repos n’est pas une prescription médicale, il se fait en fonction de la tolérance de la douleur par le patient. De même que le maintien des activités physiques et professionnelles dépend de l’intensité des douleurs, de l’activité effectuée par le patient, de ses trajets, … L’arrêt de travail n’est donc pas systématique.
La kinésithérapie n’est pas essentielle en phase aigüe.
En cas de lombalgies ou lombo-radiculalgie commune chronique
Les objectifs de prise en charge de ces patients douloureux chroniques sont : de contrôler la douleur, d’améliorer la fonction, de traiter d’éventuels troubles psychologiques, de réinsérer professionnellement et socialement ces personnes. Une telle prise en charge nécessite une approche multidisciplinaire avec idéalement des médecins (rhumatologues, algologues, rééducateurs, chirurgiens, ...), psychologue, kinésithérapeute, médecin du travail, médecin conseil, ergonome. L’aide du pharmacien, des ergothérapeutes, des médecins conseils peuvent également se révéler très utiles.
Globalement 2 types de situations se rencontrent :
- La lombalgie chronique avec maintien des activités professionnelles, mais diminution voire arrêt des activités physiques. La prise en charge peut se faire alors vers une optimisation de la gestion de la douleur/de ses traitements, une remise en confiance et une remise en activité physique par une kinésithérapie « bien faite », Dans le cadre de la lombalgie chronique ou récidivante la kinésithérapie a toute sa place. L’objectif est d’apprendre à faire avec le kinésithérapeute des exercices pour muscler et étirer le dos et d’entretenir par la suite ces exercices sans le kinésithérapeute. Différentes applications peuvent aider pour faire les exercices ainsi que pour motiver, dont Activ’dos.
- La lombalgie chronique avec arrêt de toute activité physique et professionnelle. Il est important d’adresser ces patients à un centre spécialisé d’évaluation et de traitement de la douleur et/ou un centre de réentrainement à l’effort. Une prise en charge de la douleur ainsi qu'une reprise des activités physiques, associés à l’éducation thérapeutique renforcés par les conseils du médecin de santé au travail pour évaluer les conditions professionnelles, est nécessaire. La condition de la réussite d’une telle prise en charge est que le patient participe activement et entretienne par la suite les compétences acquises durant la restauration.