Quelles sont les causes des maladies auto immunes ?

Modifié le : 14/03/2019

L’origine des maladies auto-immunes reste mal connue. Une association de plusieurs facteurs environnementaux, hormonaux, génétiques, médicamenteux, infectieux et psychologiques est fort probable. La responsabilité respective de chaque facteur dans la survenue d’une maladie auto immune n’est pas connue et va dépendre du type de maladie auto immune sous-jacente. On parle de maladie d'origine multifactorielle.

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Facteurs génétiques

La survenue d’une maladie auto-immune est en partie liée à une prédisposition génétique. Cette prédisposition génétique explique environ 30 % de la cause de la maladie. Cette prédisposition génétique est complexe. Elle est liée à la présence de très nombreux gènes qui sont impliqués chacun pour une petite part dans la survenue de la maladie. Pour chaque gène, le risque de faire une maladie auto-immune est très faible. Mais l’association de plusieurs de ces gènes favorise l’apparition plus ou moins précoce d’une maladie auto-immune.  Certains gènes sont communs à plusieurs maladies auto-immunes, ce qui explique la présence, dans une même famille, de différentes maladies auto-immunes. 
Mais les maladies auto immunes ne sont pas des maladies héréditaires. La transmission de la maladie des parents aux enfants est aléatoire et inconstante, et de nombreuses maladies surviennent de façon sporadique (c’est à dire sans aucune maladie dans la famille). 
Ce n’est pas parce qu’on est porteur des gènes qu’on a forcément la maladie et inversement on peut déclencher une maladie sans en être porteur. De ce fait, il n’existe pas de dépistage de la maladie. 

Facteurs hormonaux

Il existe une relation entre les hormones sexuelles et la réponse immunitaire. L’action des hormones sur l’activité de la maladie auto-immune est variable selon les maladies. Au cours de certaines maladies, un taux élevé d’hormones sexuelles féminines (sous une contraception oestro-progestative, au cours d’une grossesse…) peut conduire à une augmentation de l’activité de la maladie, comme dans le lupus érythémateux systémique, ou à une diminution de l’activité de la maladie, comme dans la Polyarthrite Rhumatoïde. 

Facteurs infectieux

Des facteurs infectieux sont de plus en plus incriminés. Mais la relation directe entre une infection et la survenue d’une maladie auto-immune n’est pas établie. Dans la polyarthrite, certaines bactéries présentes dans la cavité buccale (Porphyromonas gingivalis) sont responsables d’une augmentation des réactions inflammatoires. Le rôle des bactéries présentes dans l’organisme, et en particulier dans le tube digestif (microbiote) semble également important dans la survenue d’une maladie inflammatoire. 

Facteurs environnementaux

Certains facteurs d’environnement, comme les agents infectieux semblent favoriser les réactions inflammatoires, la survenue de maladie auto-immunes, voire la réponse aux traitements
Le tabac semble jouer un rôle important dans le déclenchement et la réponse au traitement de certaines maladies auto immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus. 
Le soleil et les ultraviolets sont associés au déclenchement et aux poussées de lupus.
Enfin l’exposition à certains toxiques, comme la silice, sont impliqués dans le développement de la sclérodermie.

Facteurs médicamenteux

Certains médicaments peuvent favoriser certaines maladies auto immunes, et en particulier, le lupus, voire même, parfois, être l’unique responsable de la maladie auto-immune (c’est le cas des lupus dit « induit »).  Les mécanismes sont mal connus. Certains médicaments sont capables d’induire une réponse immunitaire, d’autres sont capables de modifier la réponse immunitaire et donc de favoriser des maladies auto immunes (c’est le cas des poussées de lupus favorisées par les œstrogènes).

Facteurs psychologiques

Des facteurs psychologiques sont parfois retrouvés. Dans 20 à 30 % des cas, on constate que la maladie auto immune s’est déclenchée après un événement marquant, « stressant » tel qu’un traumatisme physique ou psychique (deuil, séparation, accouchement, intervention chirurgicale, etc.). Les relations entre les médiateurs chimiques du cerveau et ceux de l’inflammation sont mal connues.
 

Association de patients