Comment traiter les myopathies inflammatoires ?

Modifié le : 15/03/2019

La prise en charge est multidisciplinaire et coordonnée par le médecin traitant en lien avec les spécialistes du centre de référence et/ou de compétence. Il est essentiel d’avoir un suivi régulier. 
Le traitement associe :

  • une prise en charge médicamenteuse comprenant :
    • les traitements symptomatiques et en particulier, la prise en charge rapide de l’inflammation musculaire par les corticoïdes
    • la mise en place d’un traitement de fond
  • une prise en charge non médicamenteuse de type kinésithérapie et exercices.

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Traitements médicamenteux :

Traitement symptomatique

  • Les corticoïdes sont efficaces dans les myopathies inflammatoires, dans la majorité des cas. Ils sont prescrits initialement, en traitement dit d’attaque, à des doses souvent importantes pour traiter l’inflammation musculaire et pendant plusieurs semaines et sont diminués de façon progressive.
    L’efficacité est rapide sur les douleurs et l’œdème (gonflement) des muscles car il permet de diminuer l’inflammation du muscle. La force musculaire est plus lente à revenir et peut prendre plusieurs semaines.
    Après le « traitement d’attaque », l’objectif est de baisser progressivement les doses de corticoïdes pour arriver à la dose la plus faible possible permettant de maintenir la rémission (dose minimale efficace). Dans certain cas, la corticothérapie peut être arrêtée dès qu’un traitement de fond stabilise la maladie.
  • Les immunoglobulines polyvalentes intraveineuses peuvent être utilisées dans les myosites à inclusion ou dans les formes sévères d’autres myopathies inflammatoires.

Traitement de fond 

  • Les traitements de fond permettent de diminuer, voire d’arrêter, les corticoïdes en limitant le risque de rechute.
    Les traitements immunosuppresseurs peuvent être utilisés au cours des myopathies inflammatoires :

    • le méthotrexate par voie orale ou en SC
    • l’azathioprine par voie orale
    • l’acide mycophénolique par voie orale
    • moins fréquemment le cyclophosphamide surtout en perfusion intraveineuse utilisé surtout en cas d’atteinte notamment pulmonaire ou cardiaque.
  • Les biothérapies sont plus rarement utilisées, et souvent quand les médicaments précédents n’ont pas suffisamment fonctionné.
    Le rituximab est la biothérapie la plus souvent utilisée aux cours des myopathies inflammatoires difficiles à traiter.
    D’autres biothérapies sont plus rarement utilisées.

Les myosites avec tumeur sous-jacente régressent lorsque la tumeur est traitée.

Traitements non médicamenteux : 

L’exercice physique améliore la force musculaire et pourrait diminuer l’inflammation musculaire.

  • Il n’est pas contre indiqué et est même recommandé en dehors des poussées de la maladie.
  • Des programmes de réentrainement spécifiques se développent.

L’exercice physique favorise la récupération musculaire qui est progressive et s’étend sur plusieurs mois (en fonction de la sévérité et de l’ancienneté du déficit).
Il est débuté le plus souvent sous le contrôle d’un kinésithérapeute et/ou d’un médecin rééducateur sur un rythme de 2 à 3 séances par semaine.
La pratique d’une activité physique régulière et non traumatique sous la forme d’« auto-programmes » est recommandée dans le même temps : marche, vélo d’appartement et natation peuvent être pratiqués.

Il faut être attentif aux mesures associées :

  • Certaines formes de dermatomyosites nécessitent de se protéger contre le soleil car le risque de lésions cutanées induites par le soleil (photosensibilité) est possible. 
  • Certaines formes rares de myopathies nécrosantes auto-immunes sont déclenchées par les médicaments agissant contre le cholestérol (statines). Dans ce cas, l’arrêt de ces médicaments est nécessaire. En dehors de ces formes de myopathies inflammatoires, un traitement par statines doit être poursuivi lorsque qu’il est indiqué car il aide efficacement à prévenir les risques d’événements cardiovasculaires. 
  • L’arrêt du tabac est impératif.
  • La prévention des effets secondaires des corticoïdes nécessite des règles hygiéno-diététiques, avec un régime hyposodé, hyposucré et une supplémentation vitaminocalcique systématique. 
  • La prévention des infections repose sur une mise à jour des vaccinations, une vigilance accrue et une consultation rapide en cas de signe infectieux. 
     
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