Comment traiter les maladies auto-immunes non spécifiques d’organe ?

Modifié le : 14/03/2019

La prise en charge des maladies auto-immunes non spécifiques d’organes (fiche) doit être pluridisciplinaire, précoce, dès le diagnostic posé, et adaptée à la maladie auto-immune et aux organes qui sont atteints. 

Le traitement doit permettre un bon contrôle de la maladie grâce aux :

  • Traitements médicamenteux
    • Les traitement symptomatiques
    • Les traitements de fond pour traiter et contrôler la maladie 
  • Traitements non médicamenteux
    • Les mesures préventives : se protéger des UV (photoprotection) et du froid
    • L’activité physique, de la rééducation fonctionnelle
    • L’éducation thérapeutique, soutien psychologique et social

Une surveillance régulière est nécessaire.

Plus d'informations

Dans les maladies auto-immunes, la prise en charge est souvent pluridisciplinaire, avec différents spécialistes selon les organes atteints, et d’autres professionnels de santé : médecin traitant, pharmacien, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens, infirmiers, psychologues…

La prise en charge des maladies auto-immunes comprend les traitements médicamenteux et non médicamenteux. 

Les traitements médicamenteux :

Les traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont mis en place rapidement.
Les traitements médicamenteux comprennent le traitement des symptômes et le traitement de fond.

Le traitement des symptômes :

Le traitements des symptômes a pour rôle de combattre rapidement la douleur et le dysfonctionnement des organes atteints.

La place des corticoïdes :

Dans les maladies auto-immunes, les corticoïdes peuvent être utilisés de deux façons :

  • Comme traitement des symptômes, anti-inflammatoire de première intention en raison de leur efficacité rapide et puissante. 
  • Plus rarement comme un traitement immunosuppresseur, à fortes doses, si la maladie a conduit à une atteinte d’un organe comme le rein, le poumon ou le cerveau.

La dose de corticoïde journalière est donc variable, et tient compte de l’organe touché et de l’importance de son atteinte.

La place des traitements spécifiques d’un organe :

En cas d’une atteinte d’un organe, comme le cœur, le rein, le poumon ou le système nerveux ….un traitement spécifique sera mis en place avec l’aide du spécialiste. 
En cas de douleurs articulaires ou musculaires, des antalgiques et ou anti-inflammatoires peuvent être utilisés. 

 

Les traitements de fond

Les traitements de fond sont nombreux.
On distingue :

  1. Les traitements de fond synthétiques (ou chimiques)

    • Leur puissance d’action est variable, et le traitement sera adapté en fonction de l’importance de l’organe touché. 
    • Devant des douleurs articulaires ou musculaires, les traitements de fond utilisés le plus souvent sont l’hydroxychloroquine, le méthotrexate, le léflunomide.
    • Devant des atteintes viscérales, les traitements de fond utilisés sont l’azathioprine ; le mycophénolate mofetil, le cyclophosphamide.
    • De nombreux traitements sont en cours d’étude (anti-Jak…).
  2. Les biothérapies ou biomédicaments

    La place des biothérapies dans les maladies de système reste limitée et fait l’objet d’étude actuellement. Les traitements de type biothérapie les plus utilisés actuellement sont le belimumab, le rituximab, d’autres biothérapies sont en cours d’étude.

  3. La thérapie cellulaire

    L’autogreffe de cellules souches périphériques apparait désormais comme une alternative thérapeutique à discuter chez les patients ayant un certain type de maladies auto-immunes (sclérodermie systémique) ... Les indications sont rares et relèvent des centres spécialisés.

 

La place des traitements non médicamenteux :

En dehors des poussées inflammatoires une activité physique régulière est importante pour éviter l’affaiblissement des muscles, l’enraidissement des articulations, réduire un handicap (cutanée, articulaire, pulmonaire…), lutter contre la fatigue et garder une bonne forme physique.
La place de la kinésithérapie et des ergothérapeutes dans la prise en charge des maladie auto-immunes est importante. 

  1. Les mesure de protection associées

    • Une protection cutanée est utile lors de certains traitements ou dans le lupus érythémateux systémique :
      • protection contre le soleil : utiliser de la crème solaire (pour eviter les effets de certains traitements réagissant au soleil)
    • Une protection contre le froid est utile en présence d'un syndrome de Raynaud :
      • utilisation de gants, chaussettes chaudes, bonnet, sous-vêtements
    • Eviction du tabac afin d’éviter les poussées de la maladie et l’aggravation si il y en a des atteintes pulmonaires.
  2. L’activité physique, la rééducation fonctionnelle

    En dehors des poussées inflammatoires une activité physique régulière est importante pour éviter l’affaiblissement des muscles, l’enraidissement des articulations, réduire un handicap (cutanée, articulaire, pulmonaire…), lutter contre la fatigue et garder une bonne forme physique.
    La place de la kinésithérapie et des ergothérapeutes dans la prise en charge des maladies auto-immunes peut être importante pour aider à mettre en place l’activité physique, et trouver des solutions pour maintenir les activités de la vie quotidienne. 

  3. L’éducation thérapeutique (ETP)

    L’éducation thérapeutique est importante dans ces maladies inflammatoires. Les programmes d’éducation thérapeutique peuvent permettre de mieux comprendre les mécanismes de la maladie, la place des traitements médicamenteux et non médicamenteux. Elle donne la possibilité pour des sujets parfois très jeunes de vivre une vie personnelle et sociale active avec une maladie chronique et ses traitements.

  4. Le soutien psychologique 

    Un soutien psychologique est parfois nécessaire pour apprendre à vivre avec la maladie et gérer un stress qui peut favoriser les poussées des maladies auto-immunes. 

  5. L’aide sociale

    Des aides à la vie quotidienne dans le cadre des maladies chroniques après discussion avec son médecin et son assistante sociale peuvent être demandées sous forme d’aide à la personne, de carte prioritaire… au travers de dossiers spécifiques MDPH
     

Association de patients