Comment se manifeste le lupus ?

Modifié le : 14/03/2019

Les symptômes sont très variables d’une personne à l’autre et peuvent changer au cours de l’évolution qui se fait le plus souvent par poussées.

Les manifestations sur la peau, les douleurs ou gonflements des articulations (mains, poignets, pieds…), les signes généraux (fièvre, grosse fatigue…) et les anomalies à la prise de sang (baisse de l’hémoglobine, des globules blancs et plaquettes) sont de loin les plus fréquentes (>80%).

Dans moins de 50 % des cas, on observe une altération de l’état général et/ou des signes en rapport avec les atteintes d’autres organes (poumon, cœur, vaisseaux, nerfs…).

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Les manifestations du lupus

Plusieurs types de manifestations sont observables au cours du lupus érythémateux. Le lupus peut se manifester par n’importe quelle de ces manifestations au départ même si l’atteinte cutanée, articulaire, et les signes généraux sont les plus fréquents.

  • Des manifestations cutanées (80%) : la lésion caractéristique se manifeste par une rougeur en forme de masque de loup du visage (haut des joues et racine du nez, photo). L’évolution est en règle générale favorable en fin de poussée. On peut aussi observer une perte de cheveux, une sensibilité au soleil (à chaque exposition solaire), et des éruptions sur les bras, du torse, doigts et dans la bouche.
     
  • Des manifestations au niveau des articulations (75 à 90%). On retrouve très souvent des douleurs (90 %) parfois associées à des gonflements (75%). Les petites articulations des doigts et des mains sont le plus souvent atteintes. Il est admis que le lupus n’est pas un rhumatisme au cours duquel les articulations s’abiment.
     
  • Des manifestations générales (85%). Le lupus s’accompagne fréquemment d’une altération de l’état général. La fatigue est souvent associée aux poussées inflammatoires des maladies. Plus rarement, peut survenir un amaigrissement ou un fébricule, mais ces dernières manifestations sont le plus souvent discrètes. L’altération de l’état général est parfois une des premières manifestations de la maladie.
     
  • Manifestations dans le sang (85%). On peut mettre en évidence sur les prises de sang une baisse des globules blancs, de l’hémoglobine et/ou des plaquettes. Cette dernière anomalie donne un risque de saignement. La vitesse de sédimentation (VS) peut être augmentée mais la CRP est toujours normale.
     
  • Manifestations au niveau des reins (tout confondu 80%). Il n’y a en général aucune manifestation clinique, mais elle peut parfois se manifester par l’apparition d’œdème le plus souvent localisé au niveau des membres inférieurs. C’est à la prise de sang ou lors d’un examen des urines faits systématiquement en cas de diagnostic de lupus, que cette atteinte peut être confirmée ou non. On dénombre plusieurs atteintes de sévérités variables. C’est le plus souvent la biopsie de rein qui permet faire le diagnostic final et d’en établir la sévérité.
     
  • Manifestations au niveau du système nerveux (20 à 60%). L’atteinte la plus fréquente est en rapport avec des maux de tête (30-60%). Plus rarement on observe une inflammation de moelle épinière, des nerfs des membres. Enfin même si le lien n’est pas toujours fait avec le lupus, on peut observer des dépressions, des idées confuses, des troubles des idées entrainant une perte de contact avec la réalité.
     
  • Des manifestations au niveau des poumons (15 à 40%). Une toux sèche, une sensation de gêne pour respirer s’observe dans 15 à 40 % des cas. Cette atteinte peut être liée à une inflammation de la plèvre (membrane qui entoure le poumon).
     
  • Des manifestations au niveau du cœur (30%). Plusieurs manifestations peuvent s’observer : douleur dans la poitrine, irrégularités dans les battements du cœur, essoufflement selon la structure du cœur atteinte : valve cardiaque , enveloppe autour du cœur (péricarde), inflammation du muscle cardiaque.
     
  • Un syndrome de Raynaud : Des troubles de la circulation des artères du bout des doigts des mains ou des pieds peuvent s’observer. Les doigts deviennent alors blancs au froid. Cette manifestation n’est pas spécifique du lupus et peut s’observer dans la population générale ou au cours d’autres pathologies auto-immunes.
     
  • Manifestations au niveau des vaisseaux (30%). 
    Le lupus peut être associé à des anticorps (anti-phospholipides) augmentant le risque de caillots dans les veines (phlébite) et ou les artères.
    Enfin cette maladie augmente le risque d’athérosclérose et d'hypertension artérielle.
     
  • Manifestations au niveau digestif (5%). Elles sont liées à des inflammations du foie (hépatite) du pancréas (pancréatite), du péritoine (péritonite).

Complications

Les complications observées dans le lupus sont liées aux atteintes d’organes. Ces atteintes sont à rechercher régulièrement.

Comment évolue un lupus

Le lupus est une maladie chronique. Il se caractérise par des périodes sans aucun symptôme (rémission sous traitement) parfois pouvant durer plusieurs années, entrecoupées de périodes de poussées. Cette évolution est variable d’un individu à un autre mais aujourd’hui un lupus bien suivi, a un excellent pronostic.

Le suivi du malade 

  • Le suivi d’un lupus doit être assuré par le médecin traitant et le médecin expert du lupus. Un avis, dermatologique, pneumologique, neurologique, néphrologique ou cardiologique est demandé en fonction des différentes atteintes. 
  • Ce suivi justifie une surveillance clinique avec des prises de sang régulières et des analyses d’urines (protéinurie), surtout quand il y a une atteinte d’organe particulière, comme l’atteinte du rein.
  • Cette surveillance peut aussi justifier d’autres examens (échographie, radiographies) en fonction des autres atteintes d’organes.
  • Le patient doit pouvoir contacter ses médecins ou l’équipe soignante en cas de suspicion de poussée. 
  • En cas de désir de grossesse, il est important d’en parler avec le médecin expert et d’avoir un suivi rapproché.
     

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