Comment se manifeste la polyarthrite rhumatoïde ?
Polyarthrite rhumatoïde
Quand la polyarthrite rhumatoïde (PR) est active, elle se manifeste par une inflammation 
articulaire avec des douleurs de rythme inflammatoire , des réveils nocturnes, des gonflements et un dérouillage matinal de toutes les articulations, mais surtout les mains et les pieds. Si l’inflammation persiste longtemps, l’articulation risque de s'abîmer et peut conduire à des difficultés dans la vie quotidienne.
L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde (PR) dépend du bon contrôle de l’inflammation. Un mauvais contrôle de l’inflammation peut conduire à des déformations articulaires ou à des complications qui définissent la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) sévère. La polyarthrite rhumatoïde (PR) s’accompagne aussi souvent d’une grande fatigue et, plus rarement, elle est associée à d’autres manifestations non articulaires.
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L'activité de la PR
Qu’est-ce qu’une PR active ?
Une polyarthrite est active quand les patients rapportent des douleurs et des gonflements sur plusieurs articulations, avec sur les prises de sang, un syndrome inflammatoire.
Évaluation de l’activité de la PR : Le DAS 28
Les médecins utilisent un score d’activité (DAS, pour Disease Activity Score), qui permet de quantifier le degré d’activité. Le DAS prend en compte :
- le nombre d’articulations douloureuses (NAD),
- le nombre d’articulations gonflées (NAG),
- le syndrome inflammatoire (CRP ou VS),
- l’appréciation globale par le patient de sa maladie (EVA activité).
Les articulations examinées sont, le plus souvent, au nombre de 28 (cf. schéma).
Figure 1 : Représentation schématique des 28 articulations évaluées dans le DAS28
Ce paramètre définit un score qui permet de classer la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) en active, de faible niveau d’activité, et en rémission.
Score DAS :
Figure 2: Echelle du Score DAS
Figure 3 : Gonflement des articulations des doigts, évocateur d’une polyarthrite
L’évolution de la PR
La Polyarthrite Rhumatoïde (PR) évolue par poussées inflammatoires intermittentes. Ces poussées sont variables en intensité et en durée. Le risque est de voir apparaître, sous l’influence de poussées successives de la maladie, des complications. Les complications sont le plus souvent articulaires. Les articulations s’abiment, et des difficultés dans les gestes de la vie courante peuvent apparaître. Il est donc très important de contrôler l’inflammation, c’est-à-dire diminuer, voire arrêter l’inflammation des articulations.
Plus le traitement est débuté précocement (dans les premiers mois après le début de la PR) et adapté à l’activité de la maladie, plus les chances d’obtenir une rémission sont importantes.
Il est vrai que l’on parle difficilement de guérison, mais plutôt de rémission sous traitement.
Qu’est-ce qu’une Polyarthrite Rhumatoïde (PR) sévère ?
On parle de sévérité si une ou plusieurs complications ci-dessous sont présentes :
- Existence ou apparition d’anomalie radiographique, qui traduisent une articulation abimée
- Des difficultés dans les gestes de la vie quotidienne, qui sont évaluées par un questionnaire de capacité fonctionnelle, le health assessment questionnaire ou score HAQ.
- Existence de manifestations non articulaires
Photo de main montrant un aspect gonflé des articulations des doigts (inter phalangienne proximale ou IPP)
Les complications non articulaires de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) :
La Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire générale, qui ne touche pas que les articulations. Elle peut s’accompagner d’une altération de l’état général et de manifestations extra (ou non) articulaires. Ces complications ne sont pas constantes, et elles sont plus ou moins sévères.
Altération de l’état général :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) s’accompagne souvent d’une grande fatigue et, plus rarement, d’une fièvre.
Manifestations extra-articulaires :
Les manifestations extra-articulaires fréquentes et peu graves de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) :
- Syndrome sec oculaire (sensation de sable dans les yeux…) et buccale retrouvé dans 20 % des cas.
Le test de SCHIRMER permet de mesurer avec des buvards la capacité de sécrétion des larmes, il est considéré comme anormal et donc positif si la longueur de la partie mouillée est inférieure à 5mm en 5 minutes.
Nodules rhumatoïdes à un coude
- Nodules rhumatoïdes (atteinte de la peau sous forme de « boule » palpée sous la peau) : ils surviennent essentiellement sur les doigts et les faces d’extension des membres (coudes, avant bras…). Ils sont asymptomatiques, non douloureux. Ils ont essentiellement une répercussion esthétique, mais peuvent devenir plus embêtants lorsqu’ils percent à la peau, et ont alors un risque de surinfection.
- Canal carpien : il se manifeste par des fourmillements dans les 3 premiers doigts de la main. C’est une compression du nerf médian favorisé par une inflammation du poignet.
Manifestations extra-articulaires rares et sévères de la PR
- L’atteinte pulmonaire et pleurale se caractérise par :
- Une inflammation de la plèvre (enveloppe du poumon). C’est la pleurésie. Elle peut se manifester par une douleur dans la poitrine ou dans le dos +/- fièvre et +/- toux,
- Une inflammation du tissu pulmonaire (appelée pneumopathie interstitielle). Elle peut se manifester par une toux, un essoufflement à l’effort ou au repos.
- Une vascularite : c’est une inflammation des vaisseaux de l’organisme qui se retrouve dans le cadre des polyarthrites évoluant depuis de très nombreuses années et mal contrôlées par les traitements. Elle peut se manifester par une atteinte de la peau (ulcère), des nerfs (multinévrites) et des muscles.
- Le lymphome : c’est une complication rare, mais grave de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) active, qui n’est pas contrôlée par le traitement. C’est un cancer du système lymphatique qui se manifeste par une augmentation de volume des ganglions de façon indolore. Cette complication survient dans le cadre de polyarthrite très ancienne et mal équilibrée par les traitements.
Complications non articulaires fréquentes associées à la PR
- Atteinte cardiovasculaire : la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) doit être considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire au même titre que le tabac ou le cholestérol.
- Ostéoporose : c’est une maladie qui touche l’os en le fragilisant, elle peut se manifester par des fractures (cf.Ostéoporose).
Aleth Perdriger, Rennes,
Responsables de publication
