Comment se manifeste une lombalgie / lomboradiculalgie commune ?

Modifié le : 12/11/2020

La lombalgie aigüe se manifeste par une douleur du bas du dos avec ou sans blocage.

La lomboradiculalgie aigüe est une douleur du bas du dos qui descend dans la jambe.

La douleur chronique, lombaire ou lomboradiculaire se manifeste le plus souvent par un fond douloureux chronique entrecoupé de périodes plus douloureuses. La répercussion dans la vie de tous les jours est variable selon les patients.

Plus d'informations

Le lumbago 

On parle de lumbago quand la douleur est localisée dans le bas du dos, en région lombaire, avec un blocage douloureux. Les personnes se présentent alors avec un dos « tordu », en rapport avec les contractures musculaires. La douleur est mécanique et le moindre mouvement est alors très pénible. L’intensité de la douleur ne signifie pas gravité et l’évolution est favorable.

La lombalgie aigüe

On parle de lombalgie aigüe lorsque l’on a les mêmes symptômes que pour le lumbago, mais sans blocage.  Les mouvements sont douloureux mais faisables. L’intensité de la douleur ne signifie pas gravité et l’évolution est favorable.

La lomboradiculalgie

On parle de lomboradiculalgie aigüe quand la douleur lombaire s’accompagne d’une douleur (ou autre sensation désagréable type brûlure, fourmillement, perte de sensibilité, ...) dans le membre inférieur : c'est une lombosciatique (atteinte des nerfs L5 S1) ou une lombo-cruralgie (atteinte des nerfs L3 ou L4).

L’irritation de la racine nerveuse se traduit par une douleur ou sensation désagréable (type brûlure, fourmillement…) dans le membre inférieur jambe (cf. trajet des douleurs nerveuses) et par une perte (le plus souvent peu importante) de sensibilité sur le trajet de la douleur. La douleur est plus ou moins invalidante selon l’intensité de la douleur. L’intensité de la douleur n’est pas, en soi, un signe de gravité.

On peut également observer une diminution des réflexes aux genoux ou aux talons (recherchée avec le marteau à réflexe) qui ne correspond pas à un signe de gravité.

Deux situations beaucoup plus rares traduisent, une atteinte plus sévère du nerf et doivent faire consulter en urgence :

  • Une diminution de force sur un ou plusieurs muscles du membre inférieur,
  • Des troubles sphinctériens.

La lombalgie chronique

On parle de douleur chronique (lombalgie ou lomboradiculalgie) quand la douleur est quotidienne, au-delà de 3 mois, avec des répercussions sur la vie sociale, professionnelle, psychologique plus ou moins importantes. Ce type de douleur chronique est rare et ne concerne que 5% des personnes qui ont déjà eu mal au dos.

L’évolution

Evolution de la douleur des lombalgies / lomboradiculalgies

L’évolution de la douleur est dans 95 % des cas, favorable vers la guérison. Le délai est parfois long (plusieurs semaines ou mois) ; il faut donc être patient. La douleur peut récidiver (50% de risque dans l’année qui suit). La récidive suivant un épisode douloureux plus intense ne signifie pas pour autant que tous les épisodes à venir éventuels seront de plus en plus forts. L’intensité des crises est très variable d’un moment à l’autre.

Dans 5 % des cas, la douleur va continuer dans le temps c’est ce que l’on appelle, une douleur chronique (cf. Quelles sont les causes de la lombalgie ?). Cela ne veut pas pour autant dire que l’intensité des douleurs va s’aggraver dans le temps. La douleur évolue souvent selon un fond douloureux entrecoupé de crises plus ou moins longues.

Evolution du vieillissement de la colonne

Il ne faut pas confondre l'évolution de la douleur (ressenti subjectif ne se voyant pas forcément sur les examens) et l'évolution du vieillissement de la colonne observable sur les moyens d'imagerie (radio, scanner ou IRM). Ce vieillissement peut être présent et/ou accéléré par certains facteurs sans pour autant être responsable de douleur et/ou être lié à l’intensité des douleurs.

Quels sont les facteurs qui accélèrent le vieillissement de la colonne vertébrale (visible sur les examens d’imageries) ? 

  • L’âge
  • Un terrain génétique favorisant. Les études sur les jumeaux montrent que les vrais jumeaux ont un vieillissement du disque similaire quelque soit l'activité de l'un ou de l'autre.
  • Une mauvaise circulation du sang dans les artères (observé lorsque l’on a du diabète, du cholestérol, de l’hypertension, …) fait que les différentes structures de la colonne fonctionnent mal et vieillissent plus rapidement (cf. Qu’est-ce qu’une lombalgie / lomboradiculalgie ?)
  • Une faiblesse des muscles du dos font que le dos n’est pas bien maintenu et protégé. Le poids du haut du corps pèse plus lourd sur le bas du dos et la colonne s’use plus vite.
  • Il n’y a aucune preuve pour imputer le surpoids ou l’obésité dans la lombalgie.

Les complications

Elles sont exceptionnelles dans les pathologies mécaniques et ne sont présentes que dans le cadre de la lomboradiculalgie (jamais dans le cas de la lombalgie sans irritation d’un nerf). Elles concernent deux situations précises :

  • Une atteinte motrice : cela signifie que certains muscles, innervés par le nerf irrité, ne se contractent pas bien. Il y a une paralysie temporaire le plus souvent. Il s'agit dans ce cas d'une urgence de prise en charge. Ce phénomène peut être réversible avec une bonne rééducation. En cas de non amélioration ou d'une aggravation de la force musculaire, une intervention chirurgicale est souvent nécessaire.
  • Des troubles sphinctériens : De manière très rare, les nerfs innervant les sphincters peuvent ne pas avoir suffisamment de place pour fonctionner normalement. Il s’en suit des problèmes urinaires (bloc, fuite, …) voire anaux (incontinence) ou génitaux (impuissance). C’est le seul cas ou une intervention en urgence est envisagée.

Association de patients