Idées reçues ou autres questions ?

Modifié le : 24/06/2016
  • Travail et PR : peut-on continuer à travailler avec sa maladie ?
  • Faut-il voir souvent le médecin ?
  • Les régimes alimentaires sont-ils utiles ?
  • Peut-on faire du sport avec une Polyarthrite Rhumatoïde ?
  • Peut-on avoir un enfant avec une Polyarthrite Rhumatoïde ?
  • Mes enfants risquent-ils d'être atteints ?
  • Peut-on voyager avec une Polyarthrite Rhumatoïde ?
  • Doit-on se faire vacciner avec une Polyarthrite Rhumatoïde ?
  • Quelles sont les choses qui risquent de changer dans ma vie ?

Plus d'informations

Travail et PR : peut-on continuer à travailler avec sa maladie ?

Avoir une PR et pouvoir conserver son travail, c’est possible avec la mise en place d’un traitement adapté.  Au début, ou au moment d’une poussée de la maladie, la présence de douleurs articulaires, de gonflement avec la fatigue associée peut rendre les activités professionnelles difficiles. Il est préférable de savoir s’arrêter avant de s’épuiser ou de prendre de trop fortes doses d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires pour tenir malgré tout. Après une période plus ou moins longue d’adaptation du traitement de fond de la maladie, il est tout à fait envisageable de continuer son travail après le contrôle de l’inflammation par un traitement de fond adapté.

Devant des difficultés professionnelles, des solutions peuvent être envisagées avec la médecine du travail, en concertation avec les médecins traitants. Des aménagements du poste du travail ou des horaires peuvent permettre de continuer une activité professionnelle. Il est également possible d’obtenir un mi-temps thérapeutique pour une durée d’environ 3 mois, une mise en invalidité de première catégorie pour avoir un temps partiel, ou une mise en invalidité de deuxième catégorie si la reprise du travail est impossible.  Des l’aide et des conseils peuvent être obtenus auprès des assistantes sociales de l’hôpital, de la mairie, ou de la CCAM ,ou bien auprès des médecins du travail

Faut-il voir souvent le médecin ?

Quand la PR est en poussée, il est bien sûr nécessaire de discuter, avec le rhumatologue du traitement et des adaptations nécessaires pour passer cette période. Mais quand la PR va bien, un suivi régulier reste nécessaire. Un examen articulaire est nécessaire pour savoir s’il n’existe pas une inflammation évoluant à bas bruit, sans grande douleur, qui pourrait progressivement entraîner une gêne dans les mouvements. Il est également important de surveiller les traitements, même si tout va bien, pour reconnaître rapidement des effets secondaires qui peuvent être traités. Ces consultations peuvent être l’occasion de poser des questions sur des besoins ou des projets d’avenir. Ces questions peuvent être parfois plus largement abordées lors de séances d’éducation thérapeutique. Des prises de sang  et des radiographies régulières sont également recommandées.

Les régimes alimentaires sont-ils utiles ?

Le problème des régimes alimentaires peut être abordé de deux façons :

  1. Un régime alimentaire peut-il avoir une influence sur l’évolution de la PR ? L’influence d’un régime alimentaire sur l’évolution de la PR n’est pas du tout démontrée.
  2. Le jeûne (suppression totale des aliments) peut, peut-être, diminuer l’inflammation articulaire, mais il est très dangereux de jeûner pendant une période prolongée. Les régimes d’exclusion d’un ou plusieurs aliments sont à l’origine de nombreuses carences alimentaires et n’ont pas démontré leur efficacité. Certaines huiles de poisson ont la propriété de diminuer l’inflammation, mais à des doses trop élevées pour être compatibles avec une alimentation équilibrée. L’efficacité des faibles doses des huiles de poissons utilisées dans les suppléments alimentaires ne sont pas démontrés.

Quand faut-il faire un régime alimentaire ?

Dans des circonstances précises, certains régimes  seront cependant conseillés. En cas de surcharge pondérale, un régime limitera les apports en calories. Un traitement faible en sel et/ou sucre accompagnera un traitement par corticoides, les apports de calcium alimentaires sont nécessaires.

Conseils pratiques : Si vous avez l’impression qu’une alimentation particulière vous convient et diminue l’activité de votre PR, prenez conseil auprès d’un spécialiste de la nutrition pour éviter les erreurs de régime et les carences alimentaires.

Peut-on faire du sport avec une Polyarthrite Rhumatoïde ? (FI)

L’activité physique est importante à maintenir lorsque la polyarthrite rhumatoïde (PR) n’est pas en poussée. En effet, l’inactivité et l’immobilisation diminuent la force musculaire et par voie de conséquence, la mobilité et l’équilibre. L’exercice physique est le meilleur moyen pour lutter contre l’enraidissement et améliorer la souplesse. Cela stimule également les cellules osseuses et réduit ainsi le risque d’ostéoporose. L’activité permet de diminuer le risque d’accidents cardio-vasculaires. Toutefois, il est important d’adapter le niveau de cette activité à ses capacités physiques,  et à son état de santé.

Dans les périodes de poussées douloureuses articulaires, il faut mettre l’articulation au repos et ralentir, voire arrêter transitoirement le sport, pour épargner des articulations douloureuses. En dehors des poussées, il faut continuer les activités physiques pratiquées avant l’apparition de la PR, en les adaptant, pour diminuer au maximum les contraintes sur les articulations fragilisées par la maladie. L’aide du kinésithérapeute pour une reprise d’activité peut être utile.

Certaines activités sportives sont très fortement conseillées :

  • Une activité d’endurance (travail cardiovasculaire) et surtout la marche,
  • Les sports aquatiques (natation, aquagym),
  • Le vélo (en appartement ou en extérieur),
  • La gymnastique quotidienne (mobilisation, étirement, renforcement).

Peut-on avoir un enfant avec une Polyarthrite Rhumatoïde ? (FI)

Avoir une polyarthrite rhumatoïde ne contre-indique en rien une grossesse. La grossesse entraîne même dans environ 75 % des cas une phase de rémission de la polyarthrite rhumatoïde. La grossesse et l’accouchement se déroulent tout à fait normalement.

En pratique, si vous envisagez une grossesse, il faut en parler à votre rhumatologue de façon à ce qu’il puisse voir avec vous s’il faut arrêter ou non certains traitements, et à quel moment. Certains médicaments doivent impérativement être arrêtés avant la conception, d’autres arrêtés dès le diagnostic de grossesse. Les recommandations ont évolué au cours de ces dernières années. (cf. CRAT) Ces recommandations concernent également le désir de paternité chez un homme traité pour une PR.

La reprise des traitements après un accouchement se fera en concertation avec le rhumatologue. La majorité des traitements de la PR passent dans le lait maternel et la décision d’allaiter ou non son enfant sera à envisager avec le gynécologue et le rhumatologue.

Peut-on voyager avec une Polyarthrite Rhumatoïde ? (FI)

Il est possible de voyager, mais certaines destinations nécessitent certaines précautions : prévention du paludisme, vaccination, transport en avion. En fonction des traitements pris, il faudra prévoir ce voyage et voir si celui-ci est possible. En effet en cas de traitement de fond (méthotrexate, biothérapie), les vaccins vivants ne sont pas indiqués. Il est nécessaire d’en parler avec son médecin qui vous suit. Certains traitements nécessitent aussi le respect de la chaine du froid, il est donc indispensable de penser au transport du produit (petit sac isotherme, certificat pour l’avion).

Doit-on se faire vacciner avec une Polyarthrite Rhumatoïde ? (FI)

Quand on a une polyarthrite, on peut se faire vacciner !

Il faut distinguer 2 types de vaccins : les vivants vivant atténués et les vaccins inactivés. Cette distinction est très importante, car les vaccins vivants (fièvre jaune, ROR, BCG) sont contre-indiqués avec les traitements qui diminuent les défenses immunitaires, en particulier les traitements de fond de la PR ou les corticoïdes. Par contre, les autres vaccins contre la grippe, le pneumocoque, les hépatites A, B, le tétanos, la diphtérie et la poliomyélite sont fortement recommandés. C’est effectivement un moyen simple de prévenir les infections.

Quelles sont les choses qui risquent de changer dans ma vie ?

Le diagnostic de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est un bouleversement important, si certaines choses peuvent paraitre difficiles à accomplir, il faut apprendre parfois à les faire différemment et surtout il est important de prendre de bonnes habitudes :

  • Conserver une activité physique régulière,
  • Éviter de solliciter ses articulations inutilement, cf. Ergothérapie
  • Réaliser avant de se lever un autodérouillage matinal.

 

Aleth Perdriger, Rennes,
Responsables de publication

Association de patients