Les auto-anticorps

< Retour

Les anticorps

(>> cf Système immunitaire)

Ce sont des substances (protéines) qui ont pour rôle de nous défendre contre les agressions que peut subir notre corps, et en particulier, contre les microbes.

Ces anticorps, appelés aussi immunoglobulines, sont des protéines fabriquées par le système immunitaire et notamment les cellules comme les lymphocytes B.

Les lymphocytes B, en réponse à l’intrusion dans l’organisme d’un corps étranger (appelé alors antigène) vont fabriquer des anticorps. Les anticorps produits vont attaquer, neutraliser et favoriser l’élimination de l’antigène de façon spécifique. Les anticorps sont donc très nombreux, puisque l’on compte un anticorps pour un antigène donné et qu’ils gardent en mémoire son identité.

Ils peuvent ainsi se redévelopper plus rapidement en cas de nouvelle agression par le même antigène.

Ils jouent donc un rôle essentiel dans la défense de l’organisme.

Les auto-anticorps

On parle d’auto-anticorps quand ceux-ci s’attaquent aux propres cellules de l’organisme d’un individu (le « SOI ») et non plus uniquement aux corps étrangers extérieurs à l’organisme (le « NON SOI »). Ces auto-anticorps sont retrouvés essentiellement dans les maladies auto immunes comme :

Quel est l’intérêt de la recherche d’auto anticorps ?

La présence d’un auto-anticorps ne permet pas, à elle seule de faire le diagnostic d’une maladie auto immune :

  • Les auto-anticorps peuvent être également retrouvés chez des personnes non malades,
  • Ils ne sont pas spécifiques à 100 % d’une maladie ou d’une autre. 
  • Ils permettent d’orienter le diagnostic chez des personnes qui ont des manifestations évocatrices de telle ou telle maladie. 

Quels auto-anticorps pour quelle pathologie ?

Les auto-anticorps de la polyarthrite rhumatoïde

Les anticorps les plus retrouvés dans la PR sont le facteur rhumatoïde et/ou les anticorps anti-Peptides Cycliques Citrullinés (anticorps anti-CCP) ou ACPA (anticorps anti-citrulline)

  • Les anticorps anti-CCP sont présents dès le début de la maladie et pour environ 70 % des patients. Ils sont plus spécifiques de la maladie que les facteurs rhumatoïdes, c'est-à-dire que lorsqu’ils sont positifs, le risque d’avoir une PR est élevé. 
  • Le facteur rhumatoïde est positif chez 70 % des patients atteints de PR mais apparaissent plus tardivement que les Anti-CCP. Ces facteurs ne sont néanmoins pas spécifiques de la PR, puisqu’ils peuvent être retrouvés dans de nombreuses autres maladies et même chez le sujet sain.

Les auto-anticorps dans les maladies auto immunes

Il en existe de très nombreux. Certains sont rares et mal connus.

On distingue (voir Figure 1)

  • Les anticorps dirigés contre les constituants du noyau des cellules (anticorps anti-nucléaire)
  • Les anticorps dirigés contre les molécules présentes dans le cytoplasme des cellule

Les anticorps anti nucléaires sont dirigés contre les différents constituants du noyau des cellules : 

  • Comme l’ADN des chromosomes : on parle d’anticorps anti-ADN natif 
  • De très petites molécules utiles pour le fonctionnement du noyau des cellules : les ribonucléoprotéines du noyau par exemple les anticorps anti-Ro/SS-A, anti-La/SS-B, anti-Sm ou anti-RNP. 

Les anticorps peuvent également être dirigés contre d‘autres composants de la cellule.

Les différents auto-anticorps et les maladies qui peuvent être associées sont dans le tableau.

Présence anticorps orientant vers : PR Lupus Sjogrën Sclérodermie Polymyosite Cirrhose biliaire
Facteur rhumatoïde
Anti CCP/ACPA

++

++

         
AAN
Anti DNA 
Anti ribonucléoprotéines
Anti SSA/SSB
Anti Sm
Anti Scl70/ centromère
Anti synthétase
 

+++

+++

++

+

+++

 

 

+++

 

 

++

 

 

 

++

 

 

 

 

+

 

+

 

 

 

 

 

+

-

 

 

 

 

 

 

Anti mitochondrie           ++

+ Spécificité des anticorps selon les maladies auto-immunes


Figure 1 : Schéma d'une cellule

Comment se détectent les anticorps ?

Ils se détectent dans le sang des patients lors de prises de sang. 
Ils aident à faire le diagnostic de maladie auto-immune mais en aucun leur présence ne suffit à poser le diagnostic. 

Association de patients